Biographie

Jorge Luis Borges

Buenos Aires le 24 août 1899 - Genève le 14 juin 1986


Jorge Luis Borges est né à Buenos Aires le 24 août 1899, fils aîné de Jorge Borges et de Leonor Acevedo, de descendance anglaise et portugaise. Son père, professeur à l'Institut des langues vivantes où il enseigne la psychologie, auteur d' un roman historique, El Caudillo. Son père et sa grand-mère anglaise, Fany Haslam, lui ont donné le goût de la littérature. Son enfance se passe dans une grande maison avec jardin dans le quartier "Palermo" à Buenos Aires. Jusqu'à l'âge de neuf ans, il ne va pas à l'école, mais suit des leçons privées avec sa soeur Norah, future peintre, données par une gouvernante anglaise. Il apprend à lire en anglais, avant de le faire en espagnol. Dans la bibliothèque paternelle, il dévore ses premiers livres de grands auteurs anglophones (Kipling, Stevenson, Wells, Dickens, Mark Twain), A sept ou huit ans, après avoir lu Don Quichotte, il écrit en vieil espagnol son premier conte, de cinq pages environ, intitulé La Visera Fatal. A neuf ans il traduit de son propre chef, Le Prince Heureux d'Oscar Wilde.

A la déclaration de la guerre de 1914, il se réfugie avec sa famille à Genève où le jeune Borges apprend le français et fréquente le collège Calvin où il passera sa maturité. Ses premières lectures en français sont: Tartarin de Tarascon , les Misérables, et des auteurs comme Flaubert, Monpassant, Voltaire, Verlaine, Zola, Barbusse, etc. Il apprend aussi l'allemand à la perfection et entre en contact avec le mouvement Dada du café Voltaire de Zurich et avec les poètes expressionnistes allemands. En 1919, à la fin de la guerre, la famille Borges quitte la Suisse (sans la grand-mère décédée entre-temps à Genève) pour l'Espagne, résidant successivement à Barcelone, Majorque, Séville et Madrid. Débuts de la vie littéraire de J.L. Borges. Il participe au mouvement d'avant-garde espagnol "Ultraïste". Il publie des poèmes, des essais et des traductions dans des revues engagées.

Il se lie d'amitié avec Rafael Cansinos-Assens, auteur d'une oeuvre très vaste, connaisseur de plusieurs langues orientales et européennes, qu'il considérera toujours comme l'un de ses maîtres. En 1921, retour à Buenos Aires. Ebloui par sa ville natale, autour laquelle il va créer l'un de ses plus grands mythes littéraires. Uni à d'autres jeunes écrivains, il publie la revue Prisma, sorte de grande affiche qu'ils collaient sur les murs de la ville et pour laquelle Borges rédige le premier manifeste "Ultraïste Argentin". En 1922, il fonde la revue littéraire Proa avec Macedonio Fernandez, auteur d'une oeuvre pas du tout conventionnelle, basée sur l'idéalisme absolu et dont la personnalité exercera sur Borges une véritable fascination. En 1923 il publie son premier livre de poème, Fervor de Buenos Aires, il commence à collaborer à diverses revues à caractère engagé et rejoint le groupe de la rue Florida qui défend les thèses d'un "Art pour l'art". En 1925 il publie deux livres de poèmes; Luna de Enfrente et Inquisicones son premier livre d'essais, qui suscitent plusieurs de ses épitaphes sardoniques dont: "Ci-gît don Jorge-Luis. C'était un gars des meilleurs. L'inquisition l'a tué pour une virgule de moins" faisant allusion aux jeunes préoccupations stylistiques de Borges. De 1926 à 37 il publie divers livres d'essais et poèmes; El tamano de mi esperanza, El idioma de los Argentinos, Cuaderno San Martin, Evaristo Carriego, Discussion, Historia universal de la infamia, Historia de la eternidad, Antalogia classica de la literatura argentina. En 1938 le père aveugle de Borges meurt. Pour la première fois, il doit chercher du travail. Il s'emploie dans une bibliothèque municipale de Buenos Aires. Victime d'un accident le jour de Noël il restera durant plusieurs semaines entre la vie et la mort, au cours de sa convalescence il écrit: Pierre Ménard, Auteur del Quijote, inaugurant ainsi chez lui un genre nouveau, celui de la littérature fantastique.

Successivement il publie: Anologia de la literatura fatastica et Antalogia poética argentina et Jardin de los senderos que se Bifurcan, son premier livre de contes. En 1944 il reçoit le Prix d'honneur de la SADE (Société Argentine des Auteurs). Sous le régime péroniste, victime de représailles politiques, il perd sa situation de bibliothèquaire. En 1952 il publie: Oltras Inquisiciones et El Martin Fierro. En 1955, à la chute de Peron, il est nommé directeur de la Bibliothèque Nationale et membre de l'Académie Argentine des Lettres. A partir de 1955, Borges commence à perdre la vue, il enseigne la littérature anglaise à la Faculté de philosophie et des lettres de l'université de Buenos Aires. Au cours des dernières décennies, il reçoit de nombreuses distinctions dans le monde entier dont le Prix Formentor de l'International Publisher's Prize en 1961 qu'il partage avec Samuel Beckett, le Jerusalem Prize en 1971 et en 1980, le Prix Cervantes qui lui a été remis par le roi d'Espagne et de nombreux titres honorifiques, dont le titre de docteur es lettres, Honoris causa, de l'université Columbia, d'Oxford, Cambridge, Puerto Rico, Harvard et de Paris. Il continue à écrire et à publier: 1969 Elogio de la Sombra, 1970 El Informe de Brodie, il renoue ainsi avec une activité narrative presque totalement interrompue depuis vingt ans.

En 1975, meurt presque centenaire Leonor Acevedo sa mère à laquelle il était profondément attaché. Les dernières années de sa vie seront faites de voyages, de conférences et d'honneurs. Accompagné par sa complice, fidèle collaboratrice et épouse, Maria Kodama, il décide de s'établir à Genève dont il écrit qu'il se sent ici "mystérieusement heureux" . Le 14 juin 1986, à l'âge de 87 ans, il meurt et sera inhumé au cimetière des Rois de Plainpalais, à Genève.

 

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